Processus d’action artistique située ARTEFACT
Le processus d’action artistique situé est une démarche développée par Artefact depuis 2019, sur le quartier Laiterie. Il constitue une méthode de direction artistique basée sur la prise en compte de l’environnement urbain et humain, expérimentée depuis 20 ans sur différents territoires et aujourd’hui reproductible grâce à un protocole éprouvé.
A partir d’un “diagnostic sensible, artistique et participatif”, le processus permet de situer l’action artistique dans son contexte, permettant de ne pas agir de manière hors sols, mais plutôt d’interagir, d’ancrer l’action dans son environnement et de contribuer à la mise en récit du territoire.
Ce projet innovant et fédérateur place l’action culturelle au service de l’art, tel un vecteur de cohésion sociale, d’ouverture et de participation citoyenne. En donnant la parole aux habitants du quartier, territoire prioritaire à bien des égards, il est question de situer les actions artistiques, d’accompagner les projets de rénovation urbaine, d’améliorer l’image du quartier, mais aussi de participer à son attractivité et à son rayonnement.
Le diagnostic sensible, artistique et participatif
Véritable socle de l’action artistique menée par Artefact, le diagnostic s’attache à identifier les éléments clés du territoire, pour amener un corpus de matières et de références afin de produire de l’action artistique située.
Le Centre Socio-Culturel du Fossé des Treize, les associations, les établissements scolaires, les acteurs culturels et les habitants sont associés pour faire le récit du quartier avec leurs souvenirs, leur langage, leurs sensations, leur regard. Des artistes strasbourgeois matérialisent ces témoignages à travers différents médiums (son, dessin, vidéo…). Les paroles des habitants s’expriment ainsi par des oeuvres et/ou lors d’ateliers de pratiques artistiques.
En s’interfaçant avec les différents diagnostics généralement déployés sur un projet urbain, l'idée est de partager - quitte à le renouveler - le regard que les habitants portent sur leur quartier, mais également celui de tous ses visiteurs. Par la stimulation artistique, le diagnostic propose de faire regard, et de susciter l'émergence de représentations sensibles.
Relevé sensible, restitution et œuvres
Le diagnostic sensible, artistique et participatif est mené selon deux process conjoints, permettant de recueillir des “matériaux sensibles” du territoire :
• Les protocoles Albert Londres : menés de manière autonome par des artistes et acteurs proches d’Artefact, ils produisent des contenus d’auteurs sur la base de pratiques artistiques et exploratoires urbaines.
• Les protocoles Florence Aubenas : menés dans un mode participatif, ils impliquent des artistes, acteurs proches d’Artefact, et des publics constitués avec des partenaires sociaux et sociétaux du territoire.
Les matériaux recueillis alimentent un corpus de “relevés sensibles” notamment traduits dans une cartographie sensible et sous forme de rapport diagnostique constamment alimentés.
Dans un second temps, les relevés sensibles sont restitués lors de temps publics adaptés à la fois au territoire et aux participants : fête des quartier, Noël Off, évènements insolites... Ainsi, l’appropriation par les publics de la mise en récit du territoire se fait au fur et à mesure de sa constitution.
Enfin, les matériaux sensibles sont confiés à des artistes, souvent associés dès le début du protocole, dans le cadre de commande de créations d’œuvres montrées lors d’évènements de diffusion. Ils s’inscrivent dans la production d’une action artistique située éphémère, semi-permanente ou permanentes. Les matériaux et les œuvres produites alimentent les décideurs, penseurs et professionnels de la transformation urbaine.