Ici se croisent une nouvelle fois les destins de Philippe Cerboneschi ( aka « Zdar ») et Hubert Blanc-Francard ( aka « Boom Bass »), impliqués depuis plus de vingt ans, seuls ou individuellement, dans les arabesques de la scène électronique française à travers nombre de projets qui donnèrent notamment ses lettres de noblesse à la French Touch - (La Funk Mob, Motorbass, ou Cassius ici réactivé sous forme de DJ set à quatre mains).
Leur retour en terres strasbourgeoises à l'occasion de cette Ososphère inscrit Cassius à la fois dans sa propre saga et dans une logique de persistance qui lui ouvre tous les horizons.

Depuis ses terres électroniques lyonnaises, Agoria, de son vrai nom Sébastien Devaud, est devenu citoyen du monde par la grâce de sets improbables au cours desquels s’emploie avec un beau systématisme à s’aventurer hors des sillons rebattus de la réflexologie du dance-floor. Agoria pratique donc le noble art en aristocrate qui sait se nourrir à la source originelle du Detroit Sound pour s’en affranchir en science et conscience.

Une autre Autriche... Pourvoyeur d'hymnes pour dance-floors ou jeux video, trustant les awards du genre, créateurs de concepts scéniques spectaculaires, Camo & Krooked marquent de leur empreinte l'époque qui les fait et transcende le cadre de la drum'n'bass et du dubstep dont, en jeunes prodiges aux doigts d'or, ils sont devenus l'une des signatures incontournables.

Parce qu’il nous connecte, sans nostalgie aucune et avec une singularité incontestable, à d’autres temps électroniques désormais inscrits dans l’histoire des cultures pop, c’est un plaisir lettré que d’accueillir The Hacker. Sans verser dans la déférence castratrice, ses maladives mélodies en sous-sol convoquent, sur une charpente rythmique trempée dans un acier de rave, les ombres de Kraftwerk, Cabaret Voltaire ou New Order. Il revient aujourd’hui en des terres strasbourgeoises, qu’on le vit fréquenter tant en solo qu’en compagnie de Miss Kittin.

Black Strobe, création interlope enfantée dans une arrière salle fantasmatique du Cabaret Voltaire par Arnaud Rebotini et Yvan Smagghe, a fait sombrer les belles nuits parisiennes dans une délicieuse gueule de bois post french touch. Foulant ouvertement aux pieds le fantasme de l’ex-nihilo, ignorant superbement le supposé schisme techtonique qui aurait séparé, prétend-on, les musiques électroniques des esthétiques rock, Black Strobe dérive incontinent vers de nouveaux horizons électriques.

En mélancolique gangsta au spleen rageur, Freddie Gibbs vient de traverser la décennie de manière quasi cinématographique à force de brillants raids solitaires ou de complicités affichées avec Madib ou Cool Kids. D'un flow brut et honnête il braque sa camera subjective sur les états désunis et un rêve qui peine à se retrouver.

Josh Gard met sous tutelle électronique la trash-culture américaine sous intitulé Horror Drumstep. Dans un effet miroir aussi déformant que grinçant, le peuple des zombies est convoqué au creux des sillons, chahuté par les lourdes basses et les distorsions corrosives et offert ainsi en pâture aux jubilations.

 "Grand méchant monstre arraché à la mythologie de Lewis Carrol par trois étudiants en médecine", Jabberwocky aura été immédiatement adopté par Elle Magazine, Radio Nova, Radio FG et Peugeot pour illustrer la publicité de sa nouvelle 308. Il aura caracolé sur les ondes, investit l'ipodsphère avant d’acter au cœur de l’Ososphère, donné dans le "photomaton" pour ritourneller sous arrangements électronique votre quotidien so XXI et se sera ainsi imposé comme l'une des réjouissantes sécotines musicales du moment.

Une nouvelle fois Paris fait école en matière électronique. Pour preuve le Lillois Thibault Noyer, fleuron tech-house de l'écurie Ed Banger sous intitulé Boston Bun, qui n'hésite pas à revisiter les terres dangereuses de l'acid house.