Les œuvres nous amènent à questionner notre perception de la réalité et du monde dans lequel nous faisons notre vie. En se glissant dans le paysage pour y explorer la notion même d’espace, elles produisent des déplacements de perception, démultiplient des points de vue en invitant qui leurs accorde son attention à une expérience personnelle
du lieu.
Ici, au cœur de cette nature qui s’est déployée en jouant des éléments pour hacker la fabrique de la ville, Etienne Rey installe un grand volume fluide qui nous surplombe, que l’on perçoit comme une masse d’eau en suspension dans l’espace — présence physique proche de l’immatériel.
Une voile de miroir tendue ainsi entre deux arbres et vibre avec l’air, offrant une expérience visuelle in situ. Contraint dans sa verticalité, ce « ghost » contextuel est animé de perturbations, de turbulences, de réflexions, caractéristiques des effets de la lumière au contact de l’eau en mouvement. Une eau augmentée comme échappée de la trame bleue strasbourgeoise.
À deux pas, une autre voile tend sa redondance dorée aux flaques de soleil que structurent les trouées dans la canopée. L’œuvre joue avec la lumière pour souligner avec délicatesse la poésie rétinienne que celle-ci propose à qui s’offre le temps de la résonance.
