Il y a une petite dizaine d’années, Carla Pallone (violon, piano, harmonium, chant) et la sexy sushi Julia Lanöe (chant, piano, batterie) ont formé Mansfield Tya.
Le patronyme hommage à June Mansfield, l’épouse d’Henry Miller, en dit probablement long sur les mondes intérieurs de deux jeunes femmes effrontées et frondeuses.
On se plaira notamment à y lire leurs amours pour le verbe, ses jeux minimalistes ou licencieux et les espaces de liberté qu’il ouvre quand on l’explore avec rigueur. Autant annoncer la couleur d’entrée de jeu en effet, il est bien plus question d’exigence que de déjante ludique dans ce projet qui affirme le premier degré avec courage.
Un spleen à proprement parler insondable et sans doute ineffable traverse le répertoire méticuleusement assemblé au fil des disques du duo et qui prend une singulière force sur scène. Le moment est intense et, pour peu qu’il sache lâcher prise, le spectateur se trouve aspiré par la mélancolie joueuse des clowneries désespérées glissées dans une poésie aux désinvoltures trompeuses.