STROMAE

Stromae, auteur compositeur belge de corps et sans doute d’esprit revient en terres d’Artefact. Son élégance naturelle respire l’intelligence et son sens de l’autodérision lui permet les coups les plus gonflés comme cette netbuzzerie de l’hiver dernier inventée et jouée avec Djamel Debbouze ou celle, plus récente, qui prend à contre-pied le Truman show rampant dont nous sommes tous producteurs et consommateurs. Son “Alors on danse” fut irrésistible et réflectif et, le temps d’un album et d’une série de concerts qui firent grand bruit dans le Landernau, Stromae a enjambé bien des barrières sans faire un accroc à son impeccable pantalon mais sans omettre non plus de faire tomber quelques clichés au passage. Le nouvel album, précédé d’un « Papaouté » qui émeut les foules, l’installe dans sa singulière position de nécessaire chroniqueur impressionniste des humeurs de l’époque.

DJ et producteur, Marcus Füreder est né à Linz, sas affirmé de l’Autriche éternelle pour se connecter à l’époque numérique. Il y a créé Parov Stelar, mi homme mi big-band pour naviguer entre nu-jazz, electro-house et breakbeat. Sur scéne, la formation affirme l’art du sampling, déploie cuivres et électronique pour inventer en temps réel un électro-swing dont Parov Stelar est sans conteste la référence européenne.

Walk Off The Earth est un quintet de l’Ontario devenu webnomène sur la foi d’une guitaristique relecture à dix mains de la chanson de Gotye « Somebody That I Used to Know » prolongé par From me To You et autre « happy » de Pharrell Williams. Elargi de leurs propres compositions ce répertoire d’honnête-band est désormais porté à la scène. Dont acte à La Laiterie.

Articulant les mondes de l’analogique et du digital avec une belle justesse, la musique de Thomas Azier se conjugue au présent, se nourrit des passés et regarde vers l’avenir. Son répertoire, résolument pop, flotte entre espoir et résignation pour raconter les nébuleuses variations des humeurs et des sentiments de la jeunesse.