SELAH SUE

Le joli noeud de paradoxe que tisse Selah Sue au fur et à mesure de ses albums  contient également les traits saillants de son rapport à la scène. Chansons intimes offertes avec pudeur au plus grand nombre, mélodies sombres et beats légers, son digitaux, luxuriances soul et âpretés raggamuffin, Selah Sue s’invente, singulière et déterminée à durer. Le Festival des Artefacts nous donne l’occasion de poursuivre en grand format le joli récit entamé communément.

Son précédent passage sur la scène du Festival des Artefacts a laissé de belles traces dans nos mémoires. Electrisant le moment, réduisant l’immense salle à un souffle commun suspendu à ses lèvres, Izia avait dévalé avec incandescence son tour de chant. Car c’est de cela dont il est sommes toute question : chanter. Chanter pour tutoyer les cieux ou creuser des intérieurs, chanter pour dire ou au contraire se laisser emporter par les sons que la voix crée au-delà des mots, chanter pour se plonger dans un état qui n’appartient qu’à elle et au rapport qu’elle entretient avec sa machine humaine, Chanter parce que c’est ainsi qu’elle crée un moment d’exception qui n’appartient qu’à elle et ceux qui le vivent avec elle.

Suite à un problème de santé , Marianne Faithfull se voit contrainte d’annuler sa tournée et ne pourra donc se produire dimanche 19 avril au Zenith de Strasbourg dans le cadre du Festival des Artefacts  .Cats On Trees a accepté « à la débotté » de remplacer Marianne Faithfull pour cette journée portée par des voix de femmes. Ce set de Cats On Trees ravira notamment les déçus qui n’avaient pu assister au récent concert du groupe, donné à guichets fermés à La Laiterie.

Born Toulouse sur les cendres d’Alaska privés et les souvenirs d’enfantines parties de chat perché, Cats On Trees aura traversé sa première vie de félin au rythme des battements de cœur.

Un appel aux sirènes qui déclenche une lame de fond, un album qui funambule avec grâce sur les cordes d’Albin de La Simone et voilà que l’horizon s’élargit au moment de porter sur les scènes de France un répertoire aux évidences pop et enluminures oniriques – grands formats technicolors posés à même nos grisailles quotidiennes.

Emiliana Torrini, islando italienne que l’on rencontra en son temps au coeur de Gus Gus, vole depuis belle lurette de ses propres ailes, cachant sa voix dans le treillis électronique ou la perchant sur des dénuements accoustiques pour l’exposer aux quatre vents. Ce faisant, elle propose une collection de chansons, parfois personnelles, parfois volées à ses propres panthéons, qui viennent se nicher en équilibre entre glace et feu.Pop donc, forcément pop, mais avec ce qu’il faut de personnalité pour échapper aux tentations formalistes.

Quelques persistances d’humour Anti-Folk, quelques permanences Haight Ashbury filtrées par quarante années d’illusions maintenues contre vents et marées, une écriture soignée et acérée et une personnalité avérée, Théodore Paul & Gabriel est un « girl group » de son époque, jouant des apparences avec légèreté pour chanter avec engagement