CYPRESS HILL

En 1999, juste avant le bug inavoué de l’an 2000, le Festival des Artefacts avait invité Cypress Hill au Parc Du Rhin pour un set resté dans toutes les mémoires, incarnant par son extraordinaire présence scénique des titres devenus hymnes. Aujourd’hui, le combo est de retour sur la scène du festival, inscrivant de nouveau sa stature et sa mythologie dans le paysage strasbourgeois.
Groupe de légendes, écrivant une trajectoire de 30 ans au-delà des genres et des clichés au point de faire lui-même référence, Cypress Hill est dépositaire d’une signature sonore inimitable.
Le quatuor zébre ainsi le hip-hop de griffures latino, rock, reggae ou metal, se renouvelle sans se renier et boxe au-delà des modes et des époques : chacune de ses apparitions vaut événement et B-Real, Sen Dog, DJ Muggs et Eric Bobo travaillent actuellement sur un nouvel album dont la parution imminente affole les cercles spécialisés et viendra nourrir ce set en terres d’Artefacts.

Ils multiplient les intitulés (Red & Mef, Mef & Red, Mr. Mef and Funk Doc ou Funk Doc and Johnny Blaze) pour leurs apparitions duelles mais c’est sous celui qui signe le plus clairement leur collaboration que Method Man et Redman participeront au Festival des Artefacts

Clifford Smith a grandi entre Shaolin et Long Island – figures polyédriques du New York skyline, entre la virtualité parfois hyper réaliste des comics et un quotidien tellement ancré dans le réel qu’il en devient presque abstrait. Fondateur du Wu Tang Clan dont il constitue l’une des figures de proue, compagnon de route rapproché de Raekwon et Gosthface Killah, collaborateur à succès de Mary J Blige, Method Man aura marqué les deux dernières décennies hip-hop.
On se souviendra que c’est dans l’entourage d’EPMD que Redman apparut. Son premier album, publié sous la houlette de Eric Sermon, fit date à l’orée d’une décennie sur laquelle il rima comme dans un idéal free-style.
Ses textes grinçants, son flow identifiable entre tous et des compositions taillées dans un funk moite et menaçant lui valent depuis une place singulière dans la galaxie hip-hop.

« What your soul does like ? » : en 1994 une question se posait sur nos platines dans une fantomatique présence, sertie dans un arpège de guitare quasi mancunien posé sur sur une rythmique friscoane – un pont entre culture new wave et hip hop, west coast on west coast… Combien de révolutions par minute dans  cette éloge de la lenteur au groove sombre et dans laquelle notre époque admettait un nouveau spleen urbain qui se dansait en toute élégance…
La question, portée à l’époque sur son premier maxi par Josh Davis sous pseudonyme DJ Shadow, traverse en fait son parcours artistique, autorisant tous les renouvellements et signant les collaborations les plus osées (Blackalicious, U.N.K.L.E. avec Tom York de Radiohead et autres membres venus des Beastie Boys ou The Verve, Cut Chemist entre autres…).

Dans une réinvention permanente DJ Shadow aura décliné compositions instrumentales quasi filmiques, trip hop, hip-hop jusqu’au hyphy typique de San Francisco et incursions quasi pop.
Il bouscule une nouvelle fois la donne en visant plein Sud, Dirty South pour être plus précis, s’emparant de la Trap Music pour y inscrire un geste désormais plus électronique sans perdre une singularité qui vaut signature.

Mobb Deep ? The Infamous Mobb Deep ? In person indeed !
Mobb Deep, Haut-Parleur du Queens et d’une génération, redéfinissant à l’orée des 90’s le East Coast style à coups de lyrics suintants et beats sculptés à l’arme lourde.
Mobb Deep qui traverse les époques pavillon haut, accumule les collaborations sans se perdre et fait définitivement référence.
Mobb Deep, sur scène au Festival des Artefacts, pour y présenter un tout nouveau spectacle à l’occasion des 20 ans de l’album Hell On Earth.

Quelques années après un passage à La Laiterie resté dans les annales, KRS-One rejoint la programmation du Festival aux Artefacts.
« Rap is something you do, Hip-Hop is something you live » est la devise de Lawrence Krisna Parker, aka KRS-One, « The Teacha ». Une devise qui traverse d’un parcours fait de révolte, de douleur, de prise de conscience et d’affirmation d’une voie possible pour donner au hip-hop un statut dans la construction de la société américaine qui soit à la hauteur de ses ambitions originelles. South Bronx, errances, bibliothèque publique, SP-12, Scott La Rock, Boogie Down Production, Edutainment … internet regorge de biographies fort documentées précisant par le menu le parcours d’un homme qui prône sans relâche l’éducation et la connaissance de soi « Knowledge Reigns Supreme Over Nearly Everyone ».
Il ne faudrait pas oublier l’artiste, socle conscient de l’histoire du hip-hop, auteur marquant, rapper d’exception « I’m not a rapper. I am rap. I am the embodiment of what a lot of MCs are trying to be and do. I’m not doing hip-hop, I am hip-hop » aux productions soignées et souvent novatrices.
« This is rebellious music, not gangster music ».

Responsable en grande partie du champ lexical qui définit la production East-Coast, Christopher Edward Martin aura signé sous le patronyme DJ Premier un nombre impressionnant de productions pour Mobb Deep The Notorious B.I.G., Nas, KRS-One, GZA, Jay-Z, Kanye West, Mos Def, Das EFX, ou Jeru The Damaja.
En duo avec feu Guru, il fut Gang Starr –  explorant notamment les accointances entre hip hop et jazz au point de les rendre naturelles.
Son parcours d’infatigable inventeur l’amène également à s’inscrire dans le renouvellement permanent. Il développe ainsi les projets Prhyme avec Royce da 5’9 et The Badder, travaille avec NYGz et Dr Dre – lequel participe également en collaboration avec Snoop Dogg et NAS à son album hommage aux légendaires D&D studios et il assure nombre de productions pour la nouvelle garde : Macklemore, Afro, Joey Bada$$, Yuna.
Plus encore qu’une référence, par son sens du beat et son approche singulière du sample, DJ Premier est une signature du Hip Hop.